Comment arbitrer entre mes placements et mes revenus en période de crise ?

Interview de Monsieur de La Brosse, responsable de Peterson.fr

Monsieur De la Brosse, quels sont les changements dans le cadre de la Loi de Finances rectificative 2011 dès cette fin d’année ?
En ce qui concerne notre profession, liée au patrimoine et à l’immobilier, il y a tout d’abord la hausse de 1,2% des prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine et de l’épargne. Ainsi les revenus (intérêts, dividendes, plus-values, produits d’assurance-vie, loyers…) seront soumis aux prélèvements sociaux à hauteur de 13,5% au lieu de 12,3% précédemment. Cette hausse ne concernera que les revenus du patrimoine et s’appliquera aux revenus de 2011.

Quelle est la conséquence pour les investisseurs?
La rentabilité nette des investissements sera directement amputée de cette hausse. Ce n’est pas la première fois non plus. Ceci concernant tous les revenus du patrimoine, cela ne change pas fondamentalement les objectifs fixés par les investisseurs, en constante recherche de solutions pour valoriser leur patrimoine et ou obtenir des revenus complémentaires.

La hausse des prélèvements sur plus-values immobilières va-t-elle entraîner une modification du comportement de l’investisseur ?
Il est probable que pour une grande majorité, les investisseurs intègreront cette modification dans leur projet. Mais les conséquences pour ceux-là ne seront que mineures dans la mesure où une grande partie de nos clients s’intéressent à l’investissement immobilier, comme une valeur refuge et afin de s’assurer d’un revenu complémentaire à la retraite. Il n’est donc pas question pour ceux-là d’envisager une revente d’un bien pour bénéficier d’une plus-value, mais plutôt d’en générer un revenu pérenne.

En quoi l’immobilier est-il une valeur refuge ?
L’immobilier a toujours été une composante importante du patrimoine des Français. La pierre rassure depuis des générations et l’on peut constater que cet adage n’a pas changé, malgré les dernières crises importantes que nous avons connues au plan mondial.

Peut-être, mais le nouveau coup de rabot annoncé sur les niches fiscales ne va-t-il pas freiner l’investissement immobilier ?
Nous avons déjà connu un premier coup de rabot sur la loi Scellier fin 2010, qui a diminué l’avantage fiscal de 3% seulement pour le porter à 22% en 2011 au lieu de 25% en 2010. Cela a entraîné en fin d’année dernière une ruée vers les investissements immobiliers neufs.

Avec ce nouveau coup de rabot, l’avantage fiscal va diminuer cette fois-ci de 6% pour atteindre un taux de réduction d’impôt de 16% (au lieu des 18% prévus initialement en 2012.) Nous nous attendons donc à une énorme demande de la part des investisseurs sur ce dernier quadrimestre 2011, tant en Scellier qu’en meublé avec la loi Censi-Bouvard.

Aurez-vous des solutions pour satisfaire tout le monde ?
Compte tenu des mises en marché des programmes neufs actuellement, il est probable que nous ne pourrons pas satisfaire toute les demandes d’ici fin décembre, car les investissements doivent être actés chez le notaire avant le 31 décembre 2011 pour bénéficier encore de 22% de réduction d’impôt.

Quel sera l’intérêt d’investir dans l’immobilier en 2012 ?
Sur le plan fiscal, et après ce dernier coup de rabot, il restera encore l’intérêt de la loi Scellier à hauteur de 16% du montant de l’investissement. Cela représente une réduction d’impôt pouvant aller jusqu’à 48.000 € de réduction d’impôt sur 9 ans. Sur le plan de la retraite, le revenu complémentaire obtenu des loyers arrondira les fins de mois des futurs retraités.

Enfin, l’immobilier reste une valeur patrimoniale par excellence. Ceci se confirme actuellement avec même de plus en plus de souhaits de financement cash, que ce soit sur des projets en locatif, en meublé ou en SCPI de rendement.